Mon escapade londonienne avec Jude Law – Partie 1
Une journée. Une toute petite journée, certes. Mais, une rencontre. Une grande rencontre. Celle d’un acteur au sommet de son art et celle d’un auteur admirablement mis en scène. Le temps ici n’a plus de prises et se plaît à se figer lorsque Jude Law fait son apparition sur scène. Ses mains virevoltent dans les airs. Il est là avec son élégance naturelle prêt à livrer ce combat étonnant avec les mots de Shakespeare, avec Hamlet, ce personnage passionnant et archi complexe que tout comédien rêve un jour d’explorer sur scène. Le fond et la forme. Avec Jude Law, en cette « matinée » estivale, tout est réuni. Il se régale sur scène. Et nous aussi. Forcément.
La veille, pour l’occasion, on ouvre une bouteille (et une bonne, merci Tess!): santé, Jude! Le lendemain matin sera rude: réveil à 6h du mat’, p’tit déj éclair, avec l’angoisse de rater le métro et sa correspondance. Et si le métro avait une panne de secteur, et si le chien affreux du compartiment perdait sa muselière et me dévorait toute crue? Et si l’Eurostar mettait la clé sous la porte pour cause d’épidémie virulente du H1N1 ? Et si le policeman du contrôle des passeports, au regard inquisiteur, avait décidé de m’arrêter pour une détention involontaire de 7 kg de cocaïne (comme dans Le Journal de Bridget Jones 2)? Et si, et si, et si…
Heureusement la réalité est moins fantasque. On s’écroule sans problème sur le siège de notre Eurostar matinal, sans arriver pourtant à fermer un oeil (le récit interminable de nos voisines « jeunes mamans fières de l’être » sur l’usage multi- fonctions des couches-culottes y étant sûrement pour beaucoup). On sort du métro londonien, à Leicester Square (le quartier des théâtres et des avant-premières mythiques de cinéma), dans le centre de Londres. Ville vrombissante où rien ne s’arrête, ni ses taxis aux formes et couleurs excentriques, ni ses bons vieux bus rouges, ni l’incessante déambulations de « beaux gosses rosebeefs » à l’incroyable décontraction (il faut dire que le costume de la City leur va si bien).
10h donc. Devant la « stage door » (l’entrée des coulisses) du Wyndham’s Theatre, il y a déjà un fan belge qui attend l’arrivée de Jude de pied ferme. Il a pris sa journée dans l’espoir de le rencontrer et n’a pas cherché à obtenir des tickets pour la pièce. Regard un peu barré, inquiétant. On décline poliment son invitation à rester avec lui pour traquer Jude. D’autant qu’une expo sur Corot et Monet nous attend à la National Gallery, non loin de là.
Le ciel est d’un bleu étonnant sur la place de Trafalgar Square où des transats sont disposés gracieusement pour les touristes ou autres londoniens oisifs. Le soleil à Londres, c’est un scoop! Presque aussi gros que l’arrivée imminente de Jude Law à l’entrée des artistes. On est content de ne pas s’être complètement transformé en infâme paparazzi et de ne pas avoir perdu trois à quatre heures de notre précieux temps devant cette fameuse porte. Notre expo a été très enrichissante et la virée au pub de Sherlock Holmes avec son traditionnel fish and ships accompagné d’une bonne bière pression, revigorante!
Notre ami belge est là, fidèle au poste. Il s’est fait une nouvelle copine, probablement aussi barrée que lui. Derrière moi, un fan gay au regard énamouré (on a l’impression qu’il s’apprête à convoler en justes noces avec Jude dans les prochaines minutes). Plus loin une mère et sa fille, choquées par nos déclarations (censées détendre l’atmosphère) du type: « Jude, ce qui nous intéresse uniquement chez lui, c’est son fric! » Les fans de Jude n’ont pas vraiment d’humour et nous de moins en moins de patience…
TO BE CONTINUED…