Entretien avec Eduardo Noriega
Suite à nos retrouvailles, la semaine dernière, (j’avais en effet interviewé huit ans auparavant Eduardo Noriega pour le film français Novo) lors de l’avant-première de C’est ici que je vis, de Marc Recha, le héros de Tesis, Abre los Ojos, L’Echine du Diable, La Méthode ou Alatriste a tenu parole en répondant à mes questions par mail. Moins intéractif forcément par sa forme, cet entretien révèle cependant la passion de ce comédien pour son métier et la gentillesse avec laquelle il a accepté de répondre aux fameuses petites questions Esprit Paillettes…
Qu’est-ce que tu aimes dans le cinéma de Marc Recha et que tu as envie de défendre ?
Je crois surtout que Recha fait un cinéma différent, posé et émouvant, avec des sentiments et une vraie exploration des relations humaines.
Peux-tu revenir sur ton expérience d’acteur dans Les Mains vides et la façon dont Marc Recha t’a dirigé ?
A cette occasion, Marc nous a demandé de nous dépouiller de tout artifice, d’être ce personnage, incrusté dans ce paysage hivernal du sud de la France et que nous aurions 0 le nourrir de ce que nous rencontrerions en chemin.
Quel regard poses-tu sur le jeu ce jeune comédien, Marc Soto, héros de C’est ici que je vis ?
Marc Soto, bien qu’il n’avait que 17 ans quand il a tourné le film, me paraissait être déjà un acteur très expérimenté, tranquille et concentré. Recha nous a demandé de préserver son innocence, de ne pas chercher à le « corrompre », très surpris par sa vitesse d’apprentissage.
Où en sont tes projets avec le cinéma français ? Comment cela a évolué depuis Novo, tourné en français ?
Fin novembre dernier, j’ai terminé le tournage de Gigola, adaptation ciné du roman homonyme de Laure Charpentier et incarné par Lou Doillon. Le cinéma français est une référence pour moi et j’aimerai continuer ainsi à participer à ses films.
Par rapport à l’époque de Novo, quel sorte de personnage aujourd’hui cherches-tu à incarner. Quels sont les enjeux qui te font accepter de jouer dans un film ?
Je ne sais pas. Je suppose que je prends la décision de manière intuitive, en essayant de faire mienne l’histoire qu’on veut raconter, même si naturellement, le regard du réalisateur m’intéresse énormément.
Sur ces huit années passées depuis notre dernier entretien, quels moments importants de ton parcours gardes-tu en mémoire et pourquoi ?
J’ai toujours senti que je ne pouvais que grandir et évoluer au contact de tels réalisateurs comme Recha, Pineyro ou Anderson, ou grâce à des professeurs avec lesquels j’ai cherché en permanence à affiner l’instrument, de tournage en tournage.
Je garde de très bons souvenirs de tournages dans des continents différents. Je me sens très privilégié de pouvoir me dédier ainsi à quelque chose qui me passionne.
Peux-tu nous parler de ton personnage (sa complexité) dans la nouvelle production d’Amenabar, El Mal Ajeno ?
C’est un médecin qui travaille dans l’Unité de la Douleur et qui traverse une crise personnelle. Il va devoir faire un choix crucial pour sa vie. Oskar Santos (dont c’est le premier film) est un grand réalisateur. Je suis resté des mois avec lui à répéter et j’ai expérimenté une grande complicité avec mes camarades!
Tu as connu Alejandro Amenabar à ses débuts. Peux-tu nous décrire sa façon de travailler sur Tesis ou Abre los Ojos ? A-t’elle évolué ?
Alejandro était très jeune à cette époque et très intuitif dans la direction d’acteurs, avec un vrai sentiment du rythme et une prodigieuse capacité visuelle. Il s’est en suite formé, a étudié, ce qui fait de lui un réalisateur très complet.
As-tu d’autres projets de films après El Mal Ajeno ? Quel cinéma, quel film ou quel réalisateur te parle particulièrement aujourd’hui et pourquoi ?
En avril, je commence à touerner avec Mateo Gil en Bolivie « Blackthorn », un western avec Sam Shepard qui raconte la dernière aventure du célèbre hors-la-loi, Butch Cassidy, au début du XX° siècle.
En guise de conclusion, quel film ou quel réalisateur te parle particulièrement aujourd’hui ?
J’aime beaucoup les réalisateurs comme Fatih Akin, Tom Tykwer o Michael Haneke, entre autres.
Un grand merci à Eduardo Noriega pour avoir pris le temps de me répondre et à qui je souhaite de poursuivre une longue et belle route !