Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas repris ma plume de critique ciné. Mais avec A MOI SEULE, il est vrai que je ne pouvais faire autrement. Voici un film dense, intense et qui nous entraîne dans un périple psychologique assez unique: à travers le personnage interprété remarquablement par Agathe Bonitzer, nous nous apercevons avec effroi que le moment où la jeune femme se sent la moins prisonnière est paradoxalement celui où elle doit accepter sa condition d’enfant kidnappée, dans cette cave sordide.

Le personnage du kidnappeur est fort ambigu et c’est toute la richesse et l’originalité du film. Son interprète est particulièrement brillant car malgré ce geste surprenant qui le pousse à kidnapper cette jeune enfant, c’est un personnage dont on comprend peu à peu les enjeux: jouer le rôle d’un père de substitution, un éducateur en quelque sorte.

Dès lors que l’intrigue devient passionnelle, ce personnage de kidnappeur ne sait plus comment se contrôler et préfère une issue surprenante, montrée d’emblée dès le premier plan du film.

On ne saurait ainsi recommander que vivement ce petit bijou de cinéma qui nous tourmente encore des semaines après son visionnement.