En ce moment à l’Essaïon, un quatuor insolite composé d’une chanteuse et de trois musiciens nous entraîne dans un voyage poétique et musical riche. En effet, dans cette salle propice à l’intimité, la lumière se fait sur un texte, une voix, une présence incarnée par Olga, avec maîtrise et élégance.

Le joli mois de mai file décidément bien vite, comme les rendez-vous que le théâtre de l’Essaïon a pris avec la chanteuse et comédienne Olga Sokolow, entourée sur scène de ses trois musiciens. Fort heureusement, l’Essaïon accueillera aussi Olga tous les mardis de juin, donc il est encore temps de se rattraper pour découvrir l’artiste sur scène.

Il s’agit bien en effet ici d’une « découverte », d’un « coup de cœur » que j’aimerai vivement vous faire partager. « La Robe de soie » est le premier morceau que chante Olga ce soir-là. Ce n’est pas un hasard car ce morceau a une histoire particulière. Delphine de Vigan l’a choisi pour habiller le générique de fin de sa récente comédie romantique « A coup sûr ». La composition musicale, signée Thomas Février (également pianiste du groupe) nous entraîne dans une sorte de tourbillon nostalgique et rythmé, romantique et décalé, classique et pop à la fois.

Puis Olga continue sa traversée, constituée de morceaux originaux mais aussi de reprises, en français, anglais mais aussi en russe. Chaque langue apporte ici dans cet univers hétéroclite, mystère, vivacité et musicalité.

Une écriture poétique riche

Cela fait maintenant dix ans qu’Olga développe son univers musical. Après avoir chanté des reprises, la chanteuse et comédienne s’est lancée dans l’écriture, faisant surgir « les mots inconnus, les mots-silence, les mots tout nus ». En 2011, avec Thomas Février, ils composent ensemble un premier album « Les Pas ».

Les thématiques ici traitées sont souvent liées au temps qui passe, aux réminiscences que l’enfance parsème dans notre vie d’adulte. Et comme pour illustrer l’écoute que l’artiste pratique envers la petite fille qu’elle a toujours été, le décor est chaleureux et délicieusement enfantin (éclairage au sol acidulé, petit lapin en peluche adossé au piano, jolie montgolfière orangée suspendue qui surplombe l’ensemble).

Olga propose avant tout une introspection poétique, un voyage, intérieur comme extérieur, où l’artiste ressent la sensualité du lieu, des retrouvailles avec son amour, du temps qui se suspend, comme en témoigne la très belle chanson « Bréhat » où le piano et le violoncelle viennent souligner avec élégance, cette douce et chaleureuse mélancolie : « Une promenade avec toi à Bréhat/ une promenade où mes pas dans tes pas/ Une promenade où nous deux juste là/ A regarder la mer en bataille… »

A noter enfin que le groupe s’apprête à enregistrer un nouvel album « Les Mots Inconnus ».

Concerts d’Olga