Critique cinéma: La Belle Saison
Début des années 70 à Paris. Deux femmes qui n’avaient rien en commun se rencontrent et s’aiment à la folie, en plein mouvement féministe. Le charisme des deux comédiennes (Cécile de France et Izia Higelin) ne parvient pas à effacer ce goût d’inabouti que l’on conserve à la sortie de la salle de cinéma.
La caméra de Catherine Corsini souhaite filmer la libération des corps, la beauté dans la simplicité du décor rural. Elle réussi parfaitement cette partie du contrat : la nature est magnifiée, ainsi que le corps féminin et le réalisme de cette vie quotidienne rurale sonne juste (comme un vrai clin d’œil à notre actualité du moment).
Mais l’intérêt du film s’arrête là. La cause féministe n’est qu’un cadre de départ pour l’intrigue amoureuse et à l’image de ses héroïnes qui préfèrent s’aimer que participer à une manifestation importante, la cause féministe n’est qu’un prétexte.
L’intrigue humaine, à savoir la relation amoureuse des deux femmes est le vrai sujet du film, qu’il se passe à Paris ou à la campagne. Mais cette intrigue est un peu prévisible et les baisses de rythme sont nombreuses. On est par ailleurs, rarement en empathie avec ces deux personnages (la rurale versus la parisienne).
Autour des deux héroïnes, les personnages secondaires ne sont non plus pas très travaillés (l’amoureux éconduit, la mère qui ne comprend pas, le père désespérément absent, etc). Le dénouement, en voulant à tout prix se terminer de façon mélancolique, se révèle assez bateau .
Bref, les images sont souvent belles mais l’ennui nous guette aussi, avec ce lancinant constat que le film est passé à côté de son sujet.
La Belle Saison de Catherine Corsini Avec Cécile de France, Izia Higelin Sortie le 19 août.