Avec Le Dernier Loup, Jean-Jacques Annaud renoue avec l’exigence et le talent de ses meilleurs films (L’Ours, Au Nom de la Rose, L’Amant…). L’image est d’une rare beauté (paysages à couper le souffle, animaux en mouvements). Jean-Jacques Annaud a choisi d’adapter un best-seller chinois (Le Totem du Loup) en y instillant action, émotion, mise en scène et direction d’animaux dressés particulièrement ambitieuse.

Il fallait s’y attendre, en pas moins d’une journée d’exploitation du film en Chine, on comptabilisait déjà 1 millions d’entrées. Il faut dire que le dernier Jean-Jacques Annaud est l’adaptation d’un best-seller chinois (livre le plus lu depuis le fameux livre rouge de Mao).

Surprenant succès de la part du public chinois puisque l’histoire du Dernier Loup se passe principalement en Mongolie dans les années 60, dominée politiquement par la Chine. Deux étudiants chinois (des villes) viennent éduquer les paysans mongols en même temps que ces derniers les hébergent tout en leur faisant découvrir les exigences des travaux des champs.

Dans cette région, le loup mongol règne en maître mais hélas pour plus beaucoup de temps. Lors de l’avant-première parisienne du film, Jean-Jacques Annaud a avant tout rappelé que ce film est un travail d’équipe. Mais pas de n’importe quelle équipe puisqu’aux côtés de l’équipe française des centaines de techniciens chinois les ont accompagné dans le tournage et la post-production du film.

« Une véritable expérience de cinéma »

Le tour de force de ce film est de ne pas avoir cédé au chant des sirènes du numérique. A la place, Jean-Jacques Annaud a favorisé le dressage de vrais loups mongols et les a filmés avec beaucoup de patience. Il en résulte des scènes d’action à la sauvagerie et à la beauté vertigineuse.

Le cinéma reprend ici pleinement ses droits. L’image est reine, tandis que l’intrigue et ses personnages nous font voyager dans le temps et dans l’espace comme jamais.

A travers cette histoire de fascination d’un jeune étudiant chinois pour le loup mongol, Jean-Jacques Annaud va séduire un public élargi. Petits et grands sauront apprécier ce loup mongol, élevé en cachette et qui n’aspire qu’à retrouver sa liberté.

A propos du format de son film en 3D, le réalisateur déclare : « Je voulais avant tout que le spectateur ait la meilleure proximité avec les grands et petits loups ». Le film existe bien sûr sous d’autres formats mais il faut l’avouer, l’image en 3D, pour une fois, vaut le détour.

Un pari hautement réussi comme en ont témoigné les applaudissements émus et très nourris de la salle de cinéma où était projeté le film.