Alors là, les amis, gros coup de cœur ! Je partais bien sûr avec un a priori très positif du fait du sujet (une comédie de nanas sur les nanas) et de ses nombreux talents (Camille Chamoux, la géniale humoriste et Mona Achache, la réalisatrice au top). Mais pour le coup, j’ai été véritablement conquise, avec ce signe (qui est pour moi celui d’une écriture très réussie) que le film avait été écrit POUR moi…

… Et en sortant de la projo, of course, je n’étais pas la seule à avoir ressenti ça ! Une réussite, ne vais-je cesser de le répéter dans ce papier ! En effet, Camille Chamoux, Mona Achache et leur co-scénariste Cécile Sellam ont non seulement su parler de cette fameuse génération Y (dont je fais partie) mais surtout en y insufflant humour, cocasserie et beaucoup de vécu !

Au cœur de l’intrigue, la délicate question du célibat des « 30 ans et des poussières ». Pour l’héroïne Marie (Camille Chamoux) qui vit depuis 15 ans avec le même mec, quitter ce dernier revient à tout plaquer d’un coup et faire le grand plongeon dans une piscine… parfaitement vide !

Un plongeon toutefois salutaire ! Car Marie ne se définissait jusqu’à présent que vis-à-vis de son couple et c’était aussi comme cela que son entourage proche (ses amis-tous-en-couples ou ses parents) la voyait.  Le film raconte donc cette belle et progressive reconquête d’une identité, celle de Marie, encouragée par un nouveau groupe d’amies, les fameuses « gazelles », célibattantes revendiquant haut et fort leur liberté sentimentale.

Amitié et solidarité

Le choix du titre du film est intéressant ici à relever. A l’origine, le film devait s’appeler La Loi de la Jungle, Camille Chamoux de préciser : « cela mettait en avant un aspect guerrier et initiatique. Mona ne l’aimait pas, elle le trouvait trop négatif. Quand elle m’a demandé “mais pourquoi la jungle ?”, je lui ai répondu “car ce sont des filles qui ont l’air de victimes mais qui, par leur humour et leur agilité s’adaptent à leur milieu naturel et finissent par courir vite. Ce sont les gazelles de la jungle !” Voilà. Et Mona adore les titres d’animaux. Après LE HERISSON, LES GAZELLES c’était parfait, non ? »

Autour de cette héroïne en plein parcours initiatique, il y a ce groupe de gazelles haut en couleurs, constitué de Sandra (géniale Audrey Fleurot) mère exemplaire et séductrice compulsive, Gwen (Anne Brochet) la psychanalyste aux méthodes régressives, Myriam (Naidra Ayadi) l’amoureuse frustrée et Judith (Joséphine de Meaux) l’ado attardée.

Un groupe de personnages qui va psychologiquement évoluer à l’image de celui de l’héroïne principale. De tous temps, le passage à la trentaine pour la femme n’a jamais vraiment été évident. C’est un peu le temps des premiers bilans. Et professionnellement, la crise étant passée par là, cette nouvelle génération de trentenaires est plus fragilisée que jamais.

Mais ici Les Gazelles délivrent un message positif malgré l’apparence « en vrac » de l’héroïne : par la solidarité et l’amitié, ces filles parviennent à s’en sortir. Ensemble, elles affrontent les nombreux couacs de la vie « à la Bridget Jones » mais s’empressent de dédramatiser, d’en rire. L’amitié devient une forme de nouvelle famille, de nouveaux repères pour ces jeunes guerrières.

Côté réalisation, c’est inventif, stylisé, rythmé avec un générique de début du film qui va tout de suite donner la note de l’ensemble : on va rire, on va s’émouvoir, peut-être pour certaines, verser sa larme mais surtout ne jamais s’ennuyer. Quant aux garçons, ce film est une véritable bible pour mieux nous comprendre de l’intérieur. Si j’étais vous, je n’hésiterais pas…

PS : Un grand merci à la Paramount pour avoir organisé cette soirée spéciale « blogueuses » si réussie, en compagnie des pétillantes Camille Chamoux et Mona Achache.