« C’est le plus grand des voleurs, oui mais c’est un gentleman… » Pour célébrer les 150 ans de la naissance de Maurice Leblanc, le célèbre auteur du plus célèbre des voleurs, le théâtre Michel propose une production qui ravit les passionnés d’Arsène depuis déjà plusieurs mois. On y retrouve tout le charme de cet univers joyeusement irrévérencieux, épris de liberté et ici porté par une troupe particulièrement en forme.

1908, Germaine Gournay-Martin s’apprête à épouser le duc de Charmerace. Dans le château familial de Germaine, c’est le branle-bas de combat : alors que Germaine et son duc bien aimé nagent dans le bonheur de l’envoi des faire-part de mariage, ils reçoivent un étrange courrier. Celui d’Arsène Lupin, qui avec son panache habituel annonce sa prochaine venue pour s’emparer du diadème porté à l’occasion du mariage tant attendu. Panique ! L’inspecteur Ganimard qui poursuit sans relâche le célèbre gentleman cambrioleur est réquisitionné.

Pas évident d’adapter l’univers d’Arsène Lupin au théâtre. Pourtant ici, la metteure en scène Delphine Piard et la décoratrice Juliette Azzopardi prennent le parti d’utiliser un décor épuré mais composés d’éléments stylisés recelant également de nombreuses trappes (une cheminée et son passage secret) et panneaux mouvants, permettant les tours de passe-passe si chers au héros de Leblanc. Les éléments de décors sont ainsi volontairement choisis pour leur aspect « carton-pâte ».

Rendez-vous avec notre enfance

Le langage des dialogues volontairement raffiné ainsi que les costumes viennent ici rappeler toute l’élégance de la Belle Epoque qui nous a tant ravi, quand, enfants, nous dévorions les aventures d’Arsène Lupin.

Et c’est précisément ici notre rendez-vous avec l’enfance qui n’est pas manqué. Sûrement est-ce dû aussi au jeu malicieux des comédiens qui semblent particulièrement s’amuser avec leurs personnages respectifs.

Grégoire Baujat sait déployer toute l’agilité d’Arsène pour ne cesser de charmer son public en même temps qu’atteindre son but. Augustin de Monts campe un inspecteur Ganimard délicieusement bourru et totalement dépassé par les événements. Enfin, Valentine Revel nous a particulièrement impressionnés dans son débit – mitraillette et son autorité d’ancienne petite fille gâtée, vénale au possible et finalement victime idéale de Lupin.

A découvrir en famille, pour le bonheur des petits et des grands enfants que nous sommes…