Festival : De Rome à Paris, du 11 au 13 décembre: Viva il cinema !
Depuis hier, le cinéma parisien Le Balzac accueille le cinéma italien indépendant à travers la projection gratuite de huit films qui n’ont pas encore trouvé de distributeurs et qui vont témoigner de la vitalité du cinéma italien, notamment par la variété de ses genres cinématographiques. En guise d’ouverture, une table ronde sur la distribution des films italiens en France et un état des lieux du cinéma italien par son spécialiste attitré Jean-A Gili avait lieu, suivi d’un buffet avec dégustation de produits italiens.
Le cinéma italien indépendant a décidément plus que besoin d’un soutien financier. C’est le constat qui semble unanime au détour de ces deux tables rondes qui ont ouvert ce court mais nécessaire festival. Il se tient en effet du 11 au 13 décembre au cinéma Le Balzac et propose des projections gratuites de films italiens non encore distribués mais qui ont déjà recueilli de beaux succès en festivals.
Nicola Borelli, directeur général du cinéma du Ministère de la Culture en Italie et Michel Plazanet, directeur adjoint des Affaires Internationales et européennes au CNC ont annoncé conjointement hier une bonne nouvelle pour la santé du cinéma italien mais aussi pour celle de la coproduction franco-italienne. En effet, un fond important d’aide au développement dans la coproduction de films franco-italiens, d’un montant de 500 000 euros annuels vient d’être créé et sera effectif dès 2014.
Création d’un fond d’aide au développement de la coproduction franco-italienne
Nicola Borelli précise: « La production nationale cinématographique française est la plus forte en Europe, suivie par celle d’Italie. Il faut à tout prix préserver les films « non nationaux », c’est-à-dire les films indépendants italiens qui ont beaucoup de mal à trouver un distributeur italien. » En effet, Jean A. Gili, professeur et journaliste spécialiste du cinéma italien qui anime la table ronde fait un constat similaire: les films italiens qui s’exportent à l’étranger sont souvent réalisés par des réalisateurs confirmés, ils sont souvent aussi sélectionnés uniquement parce qu’ils proposent un sujet de comédie.
Le succès à Cannes cette année des films italiens (Salvo, La Grande Belleza) a permis de souligner la réelle vitalité du cinéma italien indépendant. Mais il ne faut pas en omettre sa grande fragilité économique. Le cinéaste Matteo Pellegrini (Italian movies) explique que face à cette situation obsolète de distribution italienne (les films italiens sont promus par des agences régionales italiennes comme un produit quelconque), il ne reste plus qu’à proposer son talent à l’étranger. C’est la « fuite des cerveaux » qui est bien réelle en Italie.
Pour la jeune réalisatrice de Nina, Elisa Fuksas, il faut que le cinéma italien cesse de se plaindre. Globe-trotteuse et vivant à New York, Elisa Fuksas revient d’un voyage en Chine où une cité du Cinéma international est entrain de se créer. 6 milliards de dollars y ont été injectés. Le marché est beaucoup plus grand qu’on ne le pense. « Je suis jeune et je veux croire qu’il existe une nouvelle façon de distribuer. »
En guise de conclusion, Jean A. Gili a exhorté les participants et spectateurs de ces tables rondes à (re)découvrir le cinéma italien. A Paris, il s’agit d’être attentif aux offres des cinémas tels que le Balzac, le Latina, le Champo, la Cinémathèque et même l’Institut Culturel Italien qui proposera dès la mi-janvier prochaine un festival de documentaires italiens « Doc It » pendant cinq semaines. Ailleurs, en France, il y a bien sûr le festival d’Annecy, celui de Villerupt, et bien d’autres encore…
« On ne se donne pas la peine de voir les films italiens en France, alors que l’offre existe! » A bon entendeur!…
Pour plus de renseignements sur l’activité de l’Institut Culturel Italien à Paris: http://www.iicparigi.esteri.it/IIC_Parigi
Pour découvrir la programmation du Festival au Balzac: http://www.cinemabalzac.com/public/index/index.php