Mon entretien à bâtons rompus avec Eric-Emmanuel Schmitt

Alors que la nouvelle pièce d’Eric-Emmanuel Schmitt, La Trahison d’Einstein vient d’être publiée aux Editions Albin Michel et créée au Théâtre Rive-Gauche, sous la mise en scène de Steve Suissa, avec sur scène Francis Huster et Jean-Claude Dreyfus, le célèbre dramaturge, nouvelliste, romancier et également réalisateur a accepté de nous recevoir dans son théâtre parisien, le Théâtre Rive-Gauche. Un honneur que nous n’allions certainement pas bouder…

A propos du Théâtre Rive-Gauche, quand vous avez acheté le théâtre, quelles étaient vos attentes et ont- elles été satisfaites?

Je l’ai acheté sur un mouvement de colère. Mais maintenant je ne regrette pas ma colère. Ma colère, c’était parce que je n’arrivais pas à monter Le Journal d’Anne Franck avec Francis Huster à Paris alors que j’étais le seul auteur qui avait eu le droit d’écrire une pièce dans le monde. En effet la Fondation d’Anne Franck et les producteurs hollandais ont fait une audition de dramaturges de renommée internationale. Et j’étais celui qui avait été choisi. J’ai écrit ce texte. Il se trouve que je ne trouvais pas de théâtre en France pour le monter. J’ai vraiment été sous l’emprise de la rage car  on me répétait constamment : « c’est la crise, les gens veulent rigoler, on en a déjà beaucoup parlé… » Donc sur un mouvement d’humeur comme ça, j’ai dit : « bon, très bien, j’achète un théâtre et je fais ce que je veux ! »

Et donc j’ai monté Le Journal d’Anne Franck avec Francis Huster et Steve Suissa. Et maintenant la colère est passée. Alors les soucis sont là parce que c’est une grosse machine à faire tourner. Mais la joie l’emporte parce que je vais continuer à voir d’autres pièces dans d’autres théâtres, mais le Rive-Gauche c’est l’endroit où je n’ai rien à demander à personne.

J’ai été très bien accueilli par le monde du théâtre. Ça m’a beaucoup surpris cette sympathie puis cette solidarité (parfois, j’ai eu des soucis parce que je découvrais, etc.) et je trouve que le monde du théâtre a été très chaleureux, très solidaire et très aidant.

Quels sont vos critères de sélection pour une pièce ?

Il ne suffit pas que la pièce soit bonne. Parce qu’on m’a déjà envoyé des pièces qui étaient bonnes. Il faut que je renifle que cette pièce peut rencontrer un large public. J’ai lu de belles pièces mais soit trop dures, soit totalement désespérées… Ces pièces sont absolument dignes d’être montées mais plutôt pour quelques représentations dans un théâtre subventionné parce qu’elles ne sont pas destinées à drainer des foules. Ici on est dans un théâtre parisien qui doit avoir une scène pleine tous les soirs.

Pouvez-vous me parler de votre collaboration avec Steve Suissa ?

C’est d’abord une merveilleuse rencontre pour moi parce que Steve m’apporte tout ce qui me manque. Dans mes pièces, on sait que mes personnages sont souvent intelligents, qu’ils ont de l’esprit. Alors il faut leur donner beaucoup de chair, beaucoup d’affect, beaucoup d’émotion. Et Steve vient de l’école américaine, où on joue, on transpire. Il faut lire non pas dans la partition des mots que mon texte propose mais dans la partition des émotions. Mes personnages disent des choses sur des émotions.

Mais pour ça, il faut savoir lire. Steve me lit merveilleusement bien. C’est un travailleur insatiable, infatigable, engagé comme jamais. On dirait à chaque fois que c’est la première fois. Tellement il est passionné, tellement, il s’investit. Alors c’est vrai qu’au départ, il y avait une amitié. Mais non seulement l’amitié a résisté au travail. Mais elle s’est enrichie du travail. C’est vraiment rare. (rires)

« Francis Huster aime le théâtre plus que sa propre personne » 

Et en ayant repris ce théâtre, on a la sensation que vous vous reconstituez une famille, avec aussi Francis Huster qui a aussi son importance…

Oui, je travaille avec des amis choisis. C’est mieux qu’une famille ! (rires). Et avec Francis Huster, il y a une amitié qui date de 1996 quand il avait joué Variations énigmatiques au théâtre Marigny avec Alain Delon. Et en fait, si on n’avait pas retravaillé ensemble, on ne s’était jamais perdu de vue. J’allais voir ses spectacles, il allait voir les miens. Il lisait mes livres, on s’appelait. On se voyait. L’échange était continu. C’est un être que j’aime parce qu’il est bon, il est généreux, enthousiaste. Il aime le théâtre plus que sa propre personne.

C’est un être exceptionnel et je suis très fier qu’on soit amis. C’est vrai que concernant ce théâtre, s’il le veut, il devient le sien. C’est un peu le cas en ce moment (rires). Comme celui de Steve, aussi.

Votre écriture théâtrale s’accompagne toujours de philosophie, il y a aussi toujours une forme de dualité sur scène que vous mettez en place…

Vous savez, le théâtre, dès l’origine, c’est ça. Antigone et Créon, c’est deux êtres qui ne sont pas d’accord et chacun a raison. Le théâtre commence d’emblée comme ça par un débat, par l’opposition entre deux personnages.

Et il n’y a pas un bon et un mauvais. Ce sont deux personnages qui ont raison et tort du point de vue de l’autre. C’est ça la force du théâtre. C’est l’éloge de la complexité, de la finesse, de la nuance.

C’est un lieu où l’homme réfléchit sur lui-même et ses contradictions.

C’est aussi pour cela que la pièce L’Affrontement vous a parlé…

Exactement. C’est une pièce qui me plaît parce que d’abord c’est une rencontre. Et moi je ne crois qu’aux rencontres. Et dans ma vie et dans mes œuvres. Et ensuite, le jeune aspirant prêtre va apporter autant au prêtre que le vieux prêtre va apporter à l’aspirant.

Ça commence comme un affrontement mais en fait c’est un chemin.

Le théâtre prend chaque jour un peu plus de place dans votre vie…

Ah, je résiste ! J’ai quand même publié cette année un roman de 730 pages* ! Je n’avais jamais résisté autant (rires).

Et justement chaque activité que nécessite chez vous le théâtre (l’écriture, la mise en scène, la direction d’acteurs), que vous apporte-t’elle en tant qu’artiste, finalement ?

En fait, le théâtre est l’exact contraire de l’écriture. C’est-à-dire que l’écriture, c’est la solitude. C’est le retrait du monde. Quand j’écris un livre ou une pièce, je me retire du monde pour le réinventer.

Je me mets donc dans un écartement, je m’éloigne du monde pour le transsubstantier et en faire une histoire. Tandis que le théâtre, c’est exactement l’inverse. On est avec les autres, au milieu du monde. On attend le monde. Et c’est une énergie totalement différente. En plus, dans l’écriture, on se déleste du temps alors qu’au théâtre on est soumis au temps.

Pour illustrer votre collaboration avec un acteur comme Francis Huster, comment avez-vous abordé avec lui le personnage d’Einstein dans La Trahison d’Einstein ?

Au début, j’ai écrit la pièce sans penser à qui que ce soit. Et quand on a décidé de la faire, on a beaucoup échangé, Francis et moi. Et j’ai écrit 14 versions. Alors, il y en a quelques-unes qui étaient très peu différentes de la version précédente, mais on a travaillé pour humaniser encore plus le personnage, peut-être prendre encore un peu plus les distances par rapport à des références historiques littérales, ou même des citations qui seraient d’Einstein. En faire vraiment un personnage de fiction à part entière.

Tout en restant fidèle. C’est une alchimie très difficile et là le travail ensemble y a été pour beaucoup. Lui me posait des questions sur le personnage, par exemple, le fait qu’il ait été un mauvais père, comment le vivait-il ? Je lui répondais, « à mon avis, il le vit comme ça.. » Il me répondait « alors, écris-le ! ». Donc soudain il y a cette page où Einstein dit «  j’aime l’humanité mais est-ce que j’ai jamais vraiment aimé quelqu’un précisément? ». Et du coup, c’est pour lui un grand drame intérieur.

Et tout ça a été suscité par le dialogue avec Francis Huster à partir du moment où la pièce avait été bâtie et où l’on pouvait entrer dans les détails.

Quels auteurs dramatiques vous inspirent en permanence ?

Je crois qu’au théâtre, je n’ai pas d’auteurs fétiches. Vraiment. Alors que de manière générale en littérature, je vous dirai Diderot. En fait, j’aime beaucoup de dramaturges. Je n’ai pas de modèles. J’essaie de voir dans chacun ce qui me semble-t-il, il faut garder. Par exemple, Molière m’obsède à cause de la force de ses caractères. C’est un auteur qui a su créer des personnages d’une façon magnifique. Quand j’écris une scène justement et que je la trouve trop abstraite, je me dis « Molière ! ». Comme un contre-feu. Et parfois, quand je sens que ça manque de baroque, que ce n’est pas assez sérieux, je me dis « Shakespeare, Shakespeare ! ». Quand tout d’un coup, je trouve la langue relâchée, je me dis « Giraudoux, Giraudoux ». Quand j’ai besoin de verve, je me dis « Anouilh ! ».

« Parfois, il faut partir d’un lieu commun, ou d’un préjugé ou d’un cliché pour mieux le détruire. »

Vous faites vos courses en quelque sorte ?

Non parce que je ne leur prends rien mais je pense plutôt à ce qu’ils m’ont apporté. Une influence, c’est à la fois ce qui nous nourrit et ce dont on se détache. Les deux à la fois, toujours.

Je me suis souvent demandé par rapport aux personnages que vous abordez, si votre admiration envers eux n’est pas parfois un frein dans l’écriture de vos pièces ?

Parfois. Quand je pars de personnages historiques comme avec Einstein, il fallait dépasser une certaine étape. Ça avait été moins difficile pour Sigmund Freud parce que je l’avais tellement lu, relu, travaillé dans tous les sens, en tant qu’agrégé et docteur en philosophie. Quand j’ai écrit Le Visiteur, je le connaissais bien. Diderot dans Le Libertin, j’ai fait ma thèse dessus donc c’est pareil, la distance était prise. Mais c’est vrai que c’est beaucoup plus facile dans toutes mes autres pièces, et mes autres romans d’avoir des personnages de pure fiction.

Un personnage historique est très contraignant. Il y a non seulement ce qu’il a dit, ce qu’il a fait mais il y a aussi ce que les gens en pensent et parfois à tort. Parfois, il faut partir d’un lieu commun, ou d’un préjugé ou d’un cliché pour mieux le détruire.

Qu’auriez-vous aimé dire à Jean Cocteau et Colette qui ont occupé avant vous le siège n°33 de l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique ?

Merci ! Même pas bravo ; parce que bravo ça implique une distance en disant ce que vous faites est bien. Merci, ça veut dire, ce que vous faites me nourrit perpétuellement. Après je peux développer (rires)…

A propos de la pièce The Guitry’s qu’elle a été votre rencontre à vous avec Sacha Guitry ?

Pour moi, ça s’est passé à travers le cinéma. Quand j’étais enfant puis adolescent, la télévision passait plein de films de Guitry. Et après une fois étudiant à Paris, j’allais autour de la Sorbonne, autour des cinémas d’art et d’essai, voir les films de Guitry que je ne connaissais pas. A l’époque, il n’y avait pas de DVD… Maintenant j’ai tous les DVD possibles !

Je lui trouvais plein de défauts mais ses qualités l’emportaient. Plein de défauts, c’est-à-dire : la construction lâche, parfois des facilités. Pour le narcissisme, je ne le lui reprochais pas, ça me faisait rire. Mais tout d’un coup, la condensation de la pensée en un mot, en un aphorisme, je trouvais cela brillantissime et quand j’ai découvert l’histoire d’amour de Guitry et Printemps, je me suis rendu compte qu’au fond, s’il lui avait beaucoup apporté à elle, puisqu’il l’avait hissée sur les plus belles scènes, devant les cours royales, aux USA. Il en avait fait une femme sophistiquée. Elle lui a beaucoup apporté aussi. Parce qu’elle lui a donné au fond de la profondeur.

Parce qu’avec elle, il a découvert l’amour de façon enthousiaste mais aussi sous la forme de la douleur. Elle l’a transformé en grand auteur parce qu’elle lui a appris la souffrance. Parce que si on regarde les pièces d’avant Yvonne, c’est charmant, léger. Il n’y a pas tout d’un coup, cette douleur contre laquelle il lutte avec l’esprit, cet humour qui est sensé l’empêcher de tomber par terre.

« Le pastiche littéraire est une passion que j’ai depuis toujours » 

Combien de temps cette pièce vous a pris à écrire car il y a aussi et surtout une belle cohabitation d’auteurs dans The Guitry’s ?

Oui, il y a 10% de phrases de Guitry. Je savais ce que je voulais écrire et j’ai lu tout Guitry. J’avais ma trame et je cherchais les perles qui pouvaient s’insérer dans ma trame. Donc c’est pour ça que la trame continue et que tout d’un coup, les mots de Guitry viennent l’éclairer. Et après, j’ai inventé des fausses phrases dans le style de Sacha Guitry.

Ça doit être un exercice très amusant…

J’adore ! Le pastiche littéraire, c’est une passion que j’ai depuis toujours. Quand j’étais à l’Ecole Normale Supérieure à l’Ulm, pour tous les anniversaires des copains et des copines, je faisais des faux. Je leur souhaitais leur anniversaire comme le leur aurait souhaité Chateaubriand, Racine, Sartre, Courteline, Feydeau, Beckett…

C’est un très bon exercice pour l’écriture aussi, j’imagine…

Très bon exercice, oui, et en même temps, ce don-là que j’avais (parce que c’est un don car c’est comme si j’avais le logiciel qui permet d’écrire « à la manière de »), m’a longtemps inquiété.

Je me disais « j’imite, j’imite mais qu’elle est réellement ma propre voix ? » et j’avais peur surtout d’être comme disait Cocteau, « un caméléon qui finit par mourir d’étouffement sur une couverture écossaise. » (rires) Toutes les voix, toutes les couleurs sauf la mienne.

Je suis parti à la découverte de ma voix, de mon écriture. Donc c’est en écrivant, qu’on découvre l’écrivain qu’on est. « Deviens ce que tu es », comme disait Nietsche. Et après, j’ai découvert que cet écrivain n’était pas celui que j’avais envisagé. Je pensais que je serai un grand lyrique à la Claudel. J’ai découvert que mon écriture était précise, tendue, claire aussi. Alors après comme tout homme qui écrit, il a fallu que je m’accepte.

Tout un parcours, en fait…

Tout à fait et c’est aussi pour cela que je n’ai été publié et joué qu’à trente ans. Parce qu’il y a eut un long travail préparatoire, pour maîtriser mes idées, trouver ma propre voix (qu’elle était mon écriture à moi). Je pense que si le succès m’est tombé dessus tout de suite c’est parce que j’étais un « nouveau-né adulte ». J’étais prêt.

Qu’avez-vous dit à Martin Lamotte sur Guitry pour l’aider à l’incarner ?

L’immobilité. Guitry avait un corps beaucoup plus lourd que celui de Martin. Guitry faisait 1,80 m pour 100 kgs. Comme moi (rires). Alors je disais à Martin, « il ne bouge pas. » Il règne par le regard et par les mots. Les personnages finissent par tourner autour de lui. Ce n’est pas lui qui tourne autour des gens. Donc il fallait avoir cet aplomb et cette autorité. Et pour Martin qui est un nerveux, ça a été un vrai challenge. Avec Guitry, il y a en permanence un contraste entre le corps très flegmatique et l’esprit hyper vif.

Et comment s’est porté votre choix sur Claire Keim pour interpréter Yvonne Printemps ?

Elle est divine ! ça a été extraordinaire parce que je les ai appelé tous les deux au mois de mars, la pièce n’était alors pas écrite. Et à chacun, je leur ai raconté le rôle. Et chacun m’a donné son accord avant même d’avoir lu la pièce. Et je n’ai écrit la pièce qu’au mois de juin parce que je finissais mon gros roman sur Les Perroquets de la place d’Arezzo. Et ils m’ont fait confiance, ils m’ont attendu.

J’ai tout de suite pensé à Claire parce que d’abord je la connaissais depuis 1997, puisqu’elle jouait avec Bernard Giraudeau dans Le Libertin, juste à côté, au théâtre Montparnasse. J’avais remarqué dès cette époque-là qu’elle était une personnalité incroyable et pas seulement une beauté. Je savais dès cette époque-là comment elle chantait.

Je me suis dit, une actrice-chanteuse qui soit « femme de chez femme » et qui puisse avoir la rouerie et l’énergie d’Yvonne Printemps, pour moi c’est Claire. Ça a été comme une évidence. Et elle, en plus, qui souffrait que les acteurs pensent qu’elle était chanteuse et que les chanteurs pensent qu’elle était actrice, à chaque fois apparaissant comme étant de l’autre camp…. Là elle jouait l’actrice-chanteuse du début du siècle. Donc elle retrouvait une légitimité.

Elle les a même coiffés au poteau, on peut dire !…

Complètement ! (rires)

« Einstein s’est battu jusqu’à son dernier moment pour changer le monde » 

Pour en revenir à La Trahison d’Einstein, qu’est-ce qui humainement vous intéressait chez Einstein ?

Le souci des autres et un humanisme à la fois naïf et supérieurement intelligent. Cet homme s’est battu jusqu’à son dernier moment pour changer le monde. Alors, il avait déjà changé le monde avec sa théorie de la relativité mais politiquement et moralement, il a agi toute sa vie pour changer le monde.

Pour améliorer le cœur des hommes, pour en finir avec la violence. Et ça c’est quelque chose qui me parle et je me suis rendu compte tout d’un coup qu’il y avait eu une nuit de sa vie qui avait été terrible, c’est la nuit où ce pacifiste convaincu, militant, écrit au président Roosevelt qu’il faut construire la bombe atomique. Et il va lancer le projet Manhattan. La pièce raconte ce déchirement intérieur. Et la pièce se passe sur 20 ans dans l’amitié qu’il a avec un vagabond qu’il rencontre à chaque fois qu’il va faire de la voile sur un lac du New Jersey. Et ce vagabond vit dans la grande souffrance d’avoir perdu son fils à la guerre. Donc il ne comprend pas du tout le pacifisme d’Einstein.

Et en même temps, il y a une compassion, une fraternité entre les deux hommes. C’est un sujet très sérieux mais en même temps Einstein avait tellement d’humour. Et j’ai essayé de mettre le mien et celui du vagabond. C’est un bon sujet parce qu’on a tous en nous cette tension entre notre volonté de pacifisme et notre réalisme qui nous fait dire que parfois le meilleur moyen d’arriver à la paix, c’est de faire la guerre.

En lisant le pitch de cette pièce, on peut aussi se demander si ce n’est pas une façon aussi pour vous de « revisiter » Le Visiteur… Est-ce qu’il n’y a pas une forme de dialogue souterrain entre ces deux pièces finalement ?

(Rires). Oui, c’est une pièce sur le Mal. C’est clairement une pièce philosophique. Et clairement une réaction au Mal. Devant la radicalité du Mal, qui ne cesse de se reproduire, c’est la réaction d’un intellectuel de haut niveau, Einstein, par rapport à ça. Comme Freud qui va s’interroger sur l’existence de Dieu. C’est une pièce jumelle, tout à fait!

*Les Perroquets de la place d’Arezzo, éditions Albin Michel, 2013.

NB: Retrouvez en ce moment en alternance au Théâtre Rive-Gauche: The Guitry’s, La Trahison d’Einstein et L’Affrontement.
Plus d’infos: http://www.theatre-rive-gauche.com/
Crédits photos: droits réservés.
 
Un grand merci à Eric-Emmanuel Schmitt pour son enthousiasme et sa disponibilité, ainsi qu’à l’équipe du Théâtre Rive-Gauche qui m’a permis de réaliser cet entretien.

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