C’est dans le café « Le Nemours » qui jouxte la Comédie Française que je retrouve Michèle Fitoussi et Anne Rotenberg, fondatrices du « Paris des Femmes » avec la comédienne Véronique Olmi. Ce festival de théâtre, dédié aux auteures, propose pendant trois jours (du 10 au 12 janvier 2014) de courtes pièces, au nombre de trois par soirées, ainsi qu’une conférence et deux rencontres littéraires. Des comédiens comme Isabelle Carré, Arié Elmaleh, Sophie Mounicot, Arnaud Tsamère, Raphaël Mezrahi, entre autres, participeront à cette troisième édition célébrant la plume féminine, comme les années précédentes au théâtre des Mathurins.

Amies de longue date, Anne Rotenberg, Véronique Olmi et Michèle Fitoussi ont eu un jour l’idée d’organiser ensemble à Paris un festival de théâtre dédié aux femmes mais surtout au statut d’auteure, avec un grand « e » final. Anne Rotenberg revient sur l’origine de cet événement : « C’est parti à l’origine d’un constat effrayant : qui était l’équivalent de Shakespeare ou Molière au féminin ? »

La romancière et ancienne journaliste chez ELLE, Michèle Fitoussi de préciser : « Ce festival est né sur un coin de table, un jour où nous avions envie de « faire quelque chose » pour contrer la morosité ambiante. L’idée a jailli, comme ça. Dans l’instant. Dans la grâce. C’était un de ces moments légers, privilégiés, où tout semble possible. Oui, bien sûr il fallait créer un Festival de théâtre. Demander à des auteures – ou autrices, comme il était d’usage de nommer les femmes dramaturges avant le XVIIIème siècle – d’écrire des textes. Et puis enfin Paris, parce que c’est une ville que nous aimons pour tant de raisons évidentes. Il n’était pas question de créer ailleurs notre « Paris des Femmes ».

L’amitié, véritable moteur de ce festival de théâtre

Stéphane Engelberg, qui nous confie son magnifique théâtre des Mathurins pour trois soirs de janvier depuis 2012, nous a permis de ne pas retomber lourdement sur terre. De concrétiser ce rêve complètement fou. Et cela va faire trois ans que la magie opère. Dans les difficultés, les angoisses, le stress mais aussi les fous-rires et la vraie amitié. »

Le thème de cette troisième édition est « La Vie : Modes d’emploi ». Vaste sujet. Et pour y remédier c’est aux auteures Blandine Le Callet, Emilie Frèche, Florence Huige, Carole Martinez, Véronique Olmi, Fabienne Perineau, Karine Tuil, Delphine de Vigan et Alice Zeniter que le festival a demandé  d’écrire une pièce inédite et qui paraîtra dès le 13 décembre prochain dans un ouvrage collectif « La Vie : Modes d’emploi, neuf pièces courtes » édité par L’Avant-Scène.

La mise en scène de ces pièces est confiée cette année à Murielle Magellan (dont le prochain roman N’oublie pas les oiseaux paraîtra en janvier chez Julliard), Alexandre Zambeaux et Jean-Philippe Puymartin.

Anne Rotenberg, également directrice artistique du Festival de la Correspondance de Grignan, d’ajouter : « Nous avons trois jours pour faire découvrir neuf auteures de théâtre. A cette occasion, nous avons créé un comité de lecture et choisi des mises en espace spécifiques avec des metteurs en scène de talent, hommes et femmes confondus.

Parmi les metteurs en scène qui ont déjà  joué le jeu : Isabelle Nanty, Murielle Magellan, Anne Bourgeois, Ladislas Chollat. Mais ce qui compte le plus pour moi dans cet événement, c’est l’incroyable entente que j’ai eu d’emblée avec ces deux formidables femmes que sont Véronique Olmi et Michèle Fitoussi, malgré nos différences. J’éprouve un vrai plaisir à travailler avec elles. »