Théâtre: Rencontre en avant-première avec l’équipe de Même pas vrai!

Rares sont les théâtres parisiens prêts à ouvrir leurs portes aux blogueurs. Mais tel n’est pas le cas du Théâtre Saint-Georges qui a reçu récemment une trentaine de blogueurs théâtreux. Sur scène, l’équipe de la pièce Même pas vrai! au complet était prête à répondre aux questions de cette nouvelle génération de journalistes qui twitte plus vite que son ombre.

Le metteur en scène de la pièce Jean-Luc Revol présente celle-ci comme une comédie enlevée sur « une famille de doux dingues avec pour moteur un couple de parents (Bruno Madinier et Raphaëline Goupilleau) qui n’arrivent pas à se dire la vérité, un fils qui cache un lourd secret, et des amis du couple qui ne mâchent pas non plus leurs mots. »

Raphaëline Goupilleau précise, pince sans-rire : « J’espère que vous aimez la viande crue ! C’est ma première réplique dans la pièce. Pour mon personnage, Mathilde, l’humour est le seul moyen pour elle de cacher sa peur, après 20 ans de mariage avec le même homme. »

Son mari Arnaud, interprété par Bruno Madinier, « essaie de parler sincèrement à sa femme mais n’y arrive pas. Le système de communication dans cette famille est particulièrement défectueux. Au fond, ils n’arrivent à communiquer ou régler leurs problèmes qu’en groupe », ajoute le comédien concerné.

Pour les auteurs, Nicolas Poiret et Sébastien Blanc, c’est leur première collaboration ensemble après avoir écrit déjà chacun de leurs côtés. Sébastien Blanc commente : « c’est une pièce qui a mis du temps à s’écrire. On a beaucoup « cuit », pour parler en langage de cuisine (rires). Il nous a fallu en effet un an pour écrire puis cinq ans pour que la pièce se monte. Un sacré temps de cuisson ! »

Une comédie avant tout

Un blogueur interroge alors l’équipe sur le terme de comédie de boulevard. Peut-on l’associer ici à Même pas vrai ? Bruno Madinier, tout de go : « je préfère le terme de comédie. Ce qui est vrai c’est qu’on a l’impression d’être dans une comédie de boulevard, mais c’est une fausse piste. Les codes vont exploser très vite. » Selon Jean-Luc Revol, l’appellation « théâtre de boulevard » est assez vieillotte et péjorative. Pour l’ancien professeur au Cours Florent qu’il a été, jouer dans ce genre de comédie est loin d’être chose aisée. « Il y a une grammaire à apprendre. Pour le comédien, il faut aussi amener son manger. »

Le Théâtre Saint-Georges a une longue histoire avec la comédie de boulevard, justement. Brusquement les années 60-70 sont alors évoquées : Pierre Mondy, Jean Poiret, Jacqueline Maillan, Pierre Brasseur… « C’est une grosse prise de risque que prend le théâtre de faire jouer ici une pièce comme celle-ci »,  explique l’auteur Nicolas Poiret. « Jean-Luc Revol y a insufflé sa folie douce, son humour british à la Monthy Python. Ça peut être très violent de voir son texte jouer pour un auteur mais dans ce cas précis, on hurlait de rire avec Sébastien, lors du filage. »

Amis parisiens, il va falloir vous armer de patience, car l’équipe de Même pas vrai est en tournée jusqu’à la mi-janvier, avant de regagner Paris, où la première aura lieu le 25 janvier prochain.

« On aura joué quatre-vingt fois la pièce, dans une dizaine de théâtre différents avant de se poser au Théâtre Saint-Georges. On sera confortable dans ce qu’on jouera, ce qui est au fond un très bon système, car la concurrence est rude. Dès le premier soir, il faudra être au taquet ! » conclut le comédien Bruno Madinier.

Même pas vrai !
Du mardi au samedi 20h30 et matinées samedi 17h
De : Nicolas Poiret et Sébastien Blanc
Mise en scène: Jean Luc Revol
Avec: Anne Bouvier, Bruno Madinier, Christophe Guybet, Raphaëline Goupilleau, Thomas Maurion, Valérie Zaccomer.
Décors: Stéfanie Jarre
A partir du 25 janvier 2013.
Infos et réservation : http://theatre-saint-georges.com/pieces/meme-pas-vrai/

 

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