Visite de l’exposition Paris 1900 au Petit Palais
Il est certain que j’aurais dû naître beaucoup plus tôt, moi qui aime tant les films d’époque façon James Ivory (Les Vestiges du Jour, Retour à Howards End), les séries TV si élégantes comme Downton Abbey et l’exposition actuelle du Petit Palais consacrée au Paris de la Belle Epoque ne me contredira pas sur ce point. Avec ces 600 objets en tous genres (tableaux, affiches, meubles, films, costumes, etc.), cette exposition est un must pour qui aime prendre les couloirs du temps…
Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, d’emblée l’annonce : « En 1900, Paris s’est autoproclamée capitale du monde. » Organisée en six pavillons, le parcours démarre avec l’hommage à l’Exposition Universelle qui fût inaugurée le 14 avril 1900.
En plus des différents objets, tableaux, sculptures, affiches de l’exposition, des films anciens sont insérés dans le parcours, d’un pavillon à l’autre, permettant une curieuse intéraction entre présent et passé. Les personnages des films semblent, en effet, accompagner le visiteur et le regarder un peu de travers. Il faut dire que le chic vestimentaire n’a décidément pas traversé les années…
Paris en 1900, c’est une ville où tout semble possible : l’aristocratie, la haute bourgeoise et la classe politique parisienne aiment à se retrouver « pour refaire le monde » au Pré-Catelan ou au Pavillon d’Armenonville, comme le suggèrent les délicieux tableaux d’Henri Gervex.
« Paris, capitale mondiale du divertissement et de l’art »
A Montmartre, l’ambiance est fort différente, il faut dire que le Parisien, riche ou pauvre, mondain ou prolétaire, aime s’encanailler. Jamais Paris n’a été aussi riche de soirées en tous genres (café-concerts, théâtre, cirque, cinéma, Foire du Trône, hippodrome…). Les belles affiches de Jules-Alexandre Grün rendent hommage à cette activité nocturne que seule Paris sait offrir.
Paris, capitale mondiale de la fête, l’est aussi de la mode, comme de très beaux costumes ou tableaux de Jean Béraud le laissent entendre.
Paris accueille aussi les plus grands artistes, inspire les architectes, les concepteurs d’affiches, les sculpteurs : on retrouve ici entre autres, beaucoup d’objets d’art d’Alfons Mucha qui a tant œuvré pour l’Art Nouveau.
En ce tout début du XXème siècle, le théâtre n’a jamais connu autant de succès : de l’orchestre au poulailler, les gens, de toutes origines sociales confondues se pressent pour découvrir la dernière pièce jouée par Sarah Bernhardt ou Lucien Guitry.
Le cinématographe n’est pas en reste, bien qu’art fort jeune, il devient immédiatement populaire.
L’exposition du Petit Palais qui se tient du 2 avril au 17 août rend hommage au Paris de 1900 avec une belle palette d’objets en tous genres. Cette « parenthèse enchantée » dans l’Histoire que vivent les Parisiens est ici parfaitement retranscrite. En ce début du XXème siècle, tout semble encore permis…