Claude Rich récompensé « PAR LA BARAQUE »

C’est « chez lui », sur la scène du Diable Rouge, au Théâtre Montparnasse que Claude Rich a reçu le prix du Brigadier d’honneur, en même temps que le metteur en scène de Coriolan, Christian Schiaretti recevait celui du Brigadier 2009. Un prix important pour la profession.

Mais à quoi ressemblait au juste la récompense en question et quelle était son histoire, me suis-je demandée, confortablement installée dans un fauteuil d’orchestre à côté des comédiens du Diable Rouge qui brûlaient d’impatience de voir apparaître ce dernier sur scène.

C’est tout simplement une perche de théâtre, gainée de velours rouge qui sert aux célèbres trois coups que le régisseur frappe en coulisses avant que le rideau ne s’ouvre. Cette récompense existe depuis 1960 grâce à l’ART (Association de la Régie Théâtrale) et la Mairie de Paris. D’où la présence pas si incongrue que cela finalement du maire de Paris qui s’est improvisé excellent présentateur (talent d’orateur oblige !).

Sur la scène du Diable rouge est alors apparu un Claude Rich plus souriant et ému que jamais. Selon la tradition, il a lu un discours rappelant son parcours professionnel mais également ce que représente ce prix si particulier et si cher à Jean Anouilh, qu’il a lui-même reçu en 1971.
« C’est le seul prix que j’accepte parce qu’il vient des gens de la baraque ! » avait -t’il alors déclaré.

Un délicieux petit lapsus sur le Molière du comédien qu’il n’a pas obtenu cette année, le récit de ses nombreuses rencontres théâtrales, le fait de « tenir le coup » dans cette aventure incroyable du Diable Rouge (bientôt huit mois de représentations !), ont agrémenté le discours de celui qui accepte avec philosophie l’étiquette « d’acteur souriant » qui lui colle depuis ses débuts sur les planches en 1953.