Cabourg, « fais-moi plaisir! » Dernière journée festivalière…
En cette matinée de dernière journée de festival, les effets de ce rythme de trois films par jour et de soirées où l’on guinche jusqu’à pas d’heure commencent à se faire sentir, et je titube héroïquement jusqu’à la salle de cinéma.
La comédie en question, Une semaine sur deux, réunit Bernard Campan et Mathilde Seigner autour du thème du divorce et de ce que cette rupture représente pour les enfants comme pour les parents. Il faut souligner ici l’excellent casting des gamins qui nous enchantent par leur cinégénie et leur talent pour le jeu. Et le public de Cabourg ne se trompe pas en applaudissant à tout rompre cette comédie familiale, tendre et drôle à la fois.
Après une pause crêpes non loin de la plage, je retourne bien sagement au cinéma pour découvrir la nouvelle « fantaisie » d’Emmanuel Mouret, Fais-moi plaisir. Ce dernier, venu présenter son film prévient le public que le sérieux n’a ici pas de droit de cité: à bon entendeur! Comme dans ses précédents opus, Changement d’adresse et Un baiser, s’il vous plaît, Emmanuel Mouret nous amuse avec ses intrigues joyeuses et décalées, ses héroïnes drôles et sexy et son anti-héros si « woody allenien »…
De retour au Grand Hôtel, le hall fourmille de people à interviewer. Tandis que Didier Bourdon et Anne Consigny se prêtent sur la terrasse écrasante de soleil au jeu des entretiens filmés, le chien vedette de leur film, Bambou, reste sagement assis aux côtés de son maître, Didier Bourdon. Plus loin, un autre Inconnu très connu, Bernard Campan s’amuse à signer des autographes par dessus le banc de buis qui sépare le monde magique du cinéma de cette « foule sentimentale » (des vrais gens « de la vie la vraie »).
En entretien, Bernard Campan est la gentillesse même, un peu fatigué quand même par toute cette émotion face à l’accueil si chaleureux du public de ce matin. Mathilde Seigner, quant à elle, rayonne et taquine malicieusement les journalistes. « On est quand même drôles tous ici à nous faire nos petits compliments! » Yvan Calbérac, le réalisateur est sur un petit nuage. Il faut dire que le sujet de l’après-divorce le concernait personnellement, ayant lui-même déjà expérimenté le délicat statut de petit copain de divorcée, comme va le vivre Grégori Derangère dans le film.
En fan de Stefano Accorsi, on s’est juré d’aller voir Je ne dis pas non d’Illiana Lolic. Cela tombe bien, il est six heures et les stars sont montées se changer dans leur chambre respective pour la cérémonie de clôture. Dans cette comédie romantique, Sylvie Testud incarne une trentenaire à l’aise dans son job d’assistante littéraire. Ce qui ne l’empêche pas de galérer sentimentalement. Il faut dire qu’elle a la fâcheuse manie de ne pas savoir dire non à ses nombreux amants. Premier film maladroit, Je ne dis pas non propose cependant des moments de comédie savoureuse avec un duo d’acteurs que l’on aurait souhaité plus présent à l’image!
A vingt et une heure et des poussières, les invités se pressent encore sur le tapis rouge en direction du Casino. La cérémonie des Swann d’or débute avec un peu de retard. Des jeunes talents seront récompensés tout comme des artistes confirmés comme Stephen Frears (cependant absent ce soir-là) pour Chéri, Emilie Dequenne (pour La Fille du RER) et Benoît Poelvoorde pour Coco avant Chanel. L’appel de la piste de danse se fait moins pressant ce soir-là après ce dîner placé un peu guindé.
Dans le hall du Grand Hôtel le pianiste a investi les lieux pour le karaoké traditionnel à l’ambiance très familiale. Mathilde Seigner s’empare du micro à plusieurs reprises, et fait chauffer la salle, tout comme le scénariste Jacques Fieschi ou Yvan Calbérac et sa jeune interprète Bertille Chabert. Emmanuel Mouret flirte avec Emilie Dequenne, tandis que Mélanie Doutey s’enfuit discrètement aux bras de son compagnon et futur père Gilles Lellouche. « Love is in the air » et Cabourg semble s’être fait bien plaisir tout au long de ce rendez-vous des amoureux cinéphiles…
Crédits photos: Mireille Ampilhac