La rentrée du cinéma : premier état des lieux…
D’habitude point n’est besoin d’attendre le début octobre pour découvrir les bons crûs du septième art. Cette année donc, nous avons dû ronger notre frein et nous apprêtant à savourer le nouveau Woody Allen, le prochain Fincher ou Les Petits Mouchoirs, signé Guillaume Canet, nous avons tenu à effectuer un petit tour d’horizons des films récemment sortis.
Mange Prie Aime
Le grand retour de Julia Roberts au cinéma est l’occasion pour cette dernière d’incarner une quadra en pleine crise existentielle, à des années lumières de Pretty woman. Ce film qui fait le bonheur des agences de voyage (le spectateur sera entraîné pêle-mêle à Rome, en Inde puis à Bali) se veut une réflexion acidulée sur notre société diablement matérialiste. Mais si l’exotisme de la démarche est au rendez-vous, l’écriture psychologique du personnage de Julia Roberts reste peu crédible. Il faut dire que le « poids » de son passé est un peu light…
Pauline et François
La photographie est automnale mais avec un vrai travail sur les métamorphoses de cette saison intermédiaire, à l’image de cet amour naissant, beau et banal à la fois incarné avec beaucoup de justesse par Laura Smet et Yannick Renier.
Dans cet univers proche des films de Truffaut, c’est par petites touches successives que l’on découvre la personnalité de chacun des personnages, leur maladresse nous touchant autant que le bel élan amoureux qui les étreint tout au long du film. A noter au passage, de beaux rôles secondaires campés ici par Léa Drucker et André Wilms.
Trop loin de toi
Drew Barrymore est une fille maline : surfant sur le succès des comédies romantiques américaines où elle campe des rôles de girl next door fort attachants (Le Comeback aux côtés de Hugh Grant, par ex.), elle a choisi cette fois-ci pour partenaire, Justin Long, son boyfriend du moment. L’occasion de joindre l’utile à l’agréable et de s’interroger sur la validité des histoires d’amour à distance. Et malgré les clichés du genre (une BO guimauve à souhait et des personnages secondaires très très hauts en couleurs) on reste agréablement surpris par l’ensemble. Le scénario réussit (grâce à des rebondissements soignés) à revisiter le genre du couple maudit. Mais le mauvais sort est-il vraiment de la partie ?
The Town
Mmmmh. Voilà un film qui réconciliera les amateurs d’action et de testostérone avec les midinettes en fleurs. La raison de ce pari audacieusement relevé ? Ben Affleck ! Ce dernier a même pour l’occasion décider de porter la casquette du réalisateur, tout en conservant celles d’acteur et de scénariste. Dans un univers de polar aussi électrique qu’haletant, à la James Gray (ouais les mecs, vous allez vous régaler !), le beau Ben Affleck (soupirs du côté des filles!) incarne un braqueur, cueilli par un sentiment amoureux très violent pour son otage (Rebecca Hall, vu dans Vicky Cristina Barcelona). Un cheminement intérieur intense qui n’empêche pas des scènes de braquage et de courses-poursuites mémorables avec un timing nickel et des personnages secondaires flippants à souhait. Well done, Ben.