Mon pote : toute la beauté de l’amitié
Il y a des films qui existent avant tout pour nous faire du bien… C’est le cas de Mon Pote, le nouveau film de Marc Esposito (Le Coeur des hommes 1&2, Toute la beauté du monde) qui met en scène une histoire forte de rédemption et d’amitié. Une porte de prison qui s’ouvre. Le soleil qui aveugle. Un nouveau pote charismatique. Une seconde vie qui commence…
Le tout est servi par deux interprètes géniaux (Benoît Magimel et Edouard Baer), des potes qu’on aimerait bien avoir dans la réalité. Ils incarnent ce qu’Esposito lui-même a vécu une quinzaine d’années auparavant, quand, rédacteur en chef de Première, il donna sa chance à un ex-taulard en le prenant comme maquettiste.
En partant d’une histoire vécue, Esposito continue d’élargir son champ d’investigation sur le thème de l’amitié virile, cette belle complicité qu’il a étudié déjà dans les deux premiers opus du Coeur des Hommes. Une exploration de l’amitié qui prend ici à la fois racine dans le vécu mais également dans la fiction.
Car le film se scinde en deux parties bien distinctes. Il y a cette première partie qui raconte cette rencontre belle parce qu’improbable, entre deux personnages que tout semble séparer (un rédacteur en chef de magazine automobile un peu bourgeois et un taulard récidiviste). Esposito s’amuse lui-même à forcer le trait du conte de fées (blagues vachardes des collègues de la rédaction, répliques incisives d’Edouard Baer, scènes de dialogues avec sa femme, la délicieuse Diane Bonnot, belle révélation de Miam Miam…).
Au coeur de Mon Pote: de l’émotion, de la jubilation et de l’action !
Tout semble idyllique (l’entretien d’embauche, la période d’essai, etc). Oui mais voilà, le film n’a pas dit son dernier mot et si dans la réalité, Marc Esposito et son pote Jean-Luc s’en arrêtent là, au cinéma, le personnage de Benoît Magimel ne va pas tarder à reprendre du service et plonger son nouveau pote, Edouard Baer dans de grosses sueurs froides et autres montées d’adrénaline.
Esposito insuffle donc à cette intrigue sentimentale une veine romanesque moins décelable dans ses précédents films. Il y aura de l’action, des scènes comiques et émotionnelles millimétrées et cette joie, cet enthousiasme toujours décelable dans les films d’Esposito, amplifiée sûrement ici dans le fait de raconter cette histoire très personnelle. Car la musique est en effet ici, un vrai véhicule d’émotions et de narration. Il y a des morceaux très dynamiques, qui renforcent le côté roman urbain pêchu mais aussi des passages musicaux plus apaisés, illustrant la quête de rédemption du personnage incarné par Benoît Magimel.
Des comédiens aux petits oignons, donc, entre un Benoît Magimel sensible et émouvant, au parcours solaire, et un Edouard Baer, truculent bien sûr mais aussi inédit dans ce rôle de meneur de troupe (rôle qui est en fait assez proche de sa propre vie au quotidien quand il dirige sa troupe de comédiens, comme il l’a brillamment fait récemment avec le spectacle Miam Miam), lui-même un peu mis à mal.
Si on ajoute le fait que les personnages secondaires de Mon Pote sont bien écrits, qu’ils sont interprétés et filmés par des copains, cette démarche de film de « potes » sur l’amitié n’en est que plus sincère. Et nous touche en plein coeur.