Sur l’invitation de son auteur, François de Mazières, j’ai eu la chance d’assister dans l’intimité chaleureuse du Poche Montparnasse à la lecture de sa nouvelle comédie : l’histoire d’un couple qui bascule brusquement dans la tourmente dès lors qu’il entreprend une enquête génétique approfondie.

Homme politique et maire de Versailles, François de Mazières, féru de théâtre, est aussi le fondateur du Mois Molière, qui, chaque année en juin, célèbre le théâtre un peu partout dans la ville du Roi-Soleil.

Ici, foin de politique, mais toutefois, au cœur de cette intrigue, le traitement d’un sujet de société fort, à savoir la fécondation artificielle et ses effets sur la génération suivante. Et quoi de mieux que le rire pour l’aborder.

Victoire et Pierre, la trentaine, mariés depuis déjà plusieurs années, s’apprêtent à passer à l’étape supérieure, à savoir devenir parents. Mais, issus tous deux d’une fécondation artificielle, l’enquête génétique semble soudain un passage obligé et au fond, une simple formalité. Enfin, pas si sûr…

Une explosion du couple particulièrement savoureuse

Sur scène, il s’agit d’explorer ici trois personnages riches, féconds en révélations. Il y a le jeune mari (Martin Loizillon, très juste dans son désir ardent de connaître ses origines et en même temps dans sa progressive entrée en dépression), Roger (Salvatore Ingoglia, irréprochable) le « géniteur » présumé dont l’allure bonhomme cache pourtant bien des secrets et autres petites bombes à retardement.

Et il y a Victoire, enfin, la jeune femme, prise en sandwich entre ces deux hommes et dont le tempérament volcanique a de quoi plaire au spectateur, tout comme l’interprétation survitaminée  et réjouissante de la comédienne Mylène Bourbeau, au charmant accent canadien.

Le travail attentif de mise en lecture de Nicolas Rigas permet à ces gags, situations et révélations cocasses de s’enchaîner à un rythme effréné, l’intrigue jouant constamment la carte de l’imprévisibilité.

On souhaite donc à ce spectacle de trouver au plus vite un théâtre car les mésaventures de ce couple en pleine quête d’identité sont particulièrement drôlatiques et rondement bien menées.

Le Géniteur

Une comédie de François de Mazières
Mise en lecture : Nicolas Rigas
Avec Mylène Bourbeau, Martin Loizillon 
et Salvatore Ingoglia

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Théâtre du Petit Monde -
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