Nicolas Fargues : « Ecrire est une forme de remise de peine »

L’histoire se passe en prison mais tout n’est ici, au fond, qu’affaire de liberté : celle que l’éditeur offre, les yeux fermés, à son auteur dans l’élaboration de son livre, celle que l’atelier d’écriture propose à ses participants dans leur assiduité, et celle enfin que l’auteur s’octroie à lui-même à travers la forme du carnet qui libère l’expression et la justesse du mot.

Cette immersion dans l’univers carcéral, Nicolas Fargues (J’étais derrière toi, La Péremption…) nous la fait vivre à chacune de ses « deux heures fermes » hebdomadaires passées dans la prison de la Santé, auprès des détenus durant pas moins de sept mois.

La haute teneur poétique de ces échanges humains surgit là où on ne l’attend pas. L’épisode baptisé « Opération Kebab » en est un excellent exemple. Pour procurer un peu de bonheur simple aux participants de son atelier, l’auteur décide de se faire lui-même contrebandier… de kébabs ! Suspense, rebondissements et dénouement rocambolesque s’immiscent dans la partie.

Les noms des détenus remplacés par une simple lettre majuscule comme les détails de leur parcours (parfois sordides ou glaçants) ont été volontairement modifiés pour qu’à aucun moment le lecteur ne puisse reconnaître leur identité.

On est le mauvais garçon qu'on peut
Notes de prison

Roman de Nicolas Fargues

Paru aux éditions P.O.L (octobre 2024)
Crédits photo : Mireille Ampilhac

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