Bookstagram : #Episode #4 #EdouardBaer
J’ai croisé à plusieurs reprises Edouard Baer mais peut-être rencontré véritablement qu’une seule fois. La première.
Il avait alors investi le Théâtre Marigny pour sa pièce Miam, Miam !, déjà drôle et délicieusement foutraque. Je ne sais plus trop comment j’avais atterri au pot de première mais toujours est-il que j’étais tombée nez à nez sur Edouard Baer et bref, j’improvisais un très maladroit : « Monsieur, veuillez m’excuser ! J’ai une question très importante à vous poser et en même temps, je connais déjà la réponse… « Mais alors, quelle est cette question et quelle est cette réponse ? » – Euh, ma question est : « J’aimerai vous interviewer pour mon tout nouveau blog pailleté. Et votre réponse : « Ben, non, dommage, je suis un comédien célèbre et donc très occupé ! »
Il a ri et m’a répondu : « Mademoiselle Paillettes, je vais vous décevoir car je vais accepter cet entretien. Demandez-moi à l’accueil du théâtre, j’y suis toujours en fin de journée. »
Le surlendemain, je m’arme de mon courage et de mon dictaphone et je frappe à l’accueil de l’entrée des artistes du Marigny. Une grosse dame revêche m’accueille. « C’est pourquoi ? – Euh, j’ai rendez-vous avec Edouard Baer ! Appelez-le ! – Elle est bien bonne celle-là ! – Moi, un peu plus assurée : Vous avez sûrement un téléphone qui fonctionne, allez-y ! – Elle me regarde en levant les yeux au ciel et de sa voix de fumeuse invétérée, elle marmonne quelque chose dans le combiné : « J’la fait pas monter, hein, Edouard, cette Paillettes machin chose ? Ah si, tu crois ?
Elle se retourne vers moi : « Prenez l’escalier, c’est au deuxième ! »
Dans sa loge, Edouard Baer répète son texte. En me voyant, il me demande un peu surpris : « On ne devait pas se voir hier ? » – Euh, on ne s’était pas donné de date précise, en fait, je crois !
Et je prépare mon petit dictaphone : « Un, deux, trois, un deux trois… »
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