Critique cinéma : GUY d’Alex Lutz
D’abord, on revient des vacances, on a encore des marques de bronzage et du sable dans les cheveux et bam ! On tombe sur « Guy », l’incroyable « faux » – documentaire (le « mockumentaire » selon Lutz) d’une vieille star de la pop française des années 60-70, inventée de toutes pièces par le génial et toujours surprenant Alex Lutz.
Suivre les pas de Guy Jamet, ce « Croisons-Les » entre Claude François, Joe Dassin, Herbert Léonard et Patrick Juvet, à l’hiver de sa vie, filmé par un fils qui n’arrive pas à lui avouer cette filiation, permet à Alex Lutz toutes les libertés : d’abord dans la (re)création visuelle et sonore de cet univers pop so has been mais si touchant. Alex Lutz, métamorphosé en vieil homme, est plus vrai que nature et chante des chansons inventées pour l’occasion avec une voix et une présence dont il aurait tort de rougir.
Mais s’il n’y avait eu que cette dimension parodique, le film serait vite parti en sucette. Or ici, l’exploit est de raconter autre chose, entre les lignes de ce soi-disant stéréotype de la star vieillissante et ringardisée.
Justement, en prenant le temps de raconter son histoire, « Guy » nous invite à sortir des sentiers battus. Autour de lui, il y a également une galerie de personnages secondaires tout aussi réjouissante : l’attachée de presse nounou (Nicole Calfan), une fan collante, le vrai Julien Clerc ou la vraie Dani (dont Elodie Bouchez propose une version plus jeune très convaincante !). Et quand on ne parvient plus à démêler le vrai du faux, c’est encore plus délicieux ! Enchantée d’avoir fait votre connaissance, cher Guy !
Guy, d'Alex Lutz, en ce moment en salles.