Looking for Mr Oskar Werner
Je remercie Netflix, qui diffuse les meilleurs films de François Truffaut, de m’avoir permis de découvrir un acteur autrichien, au jeu très subtil et profond dans Jules et Jim et Fahrenheit 451. Il s’agit d’Oskar Werner, né en 1922 à Vienne. Sa vie est en elle-même un roman.
Un physique d’ange blond et romantique. Telle est l’apparence d’Oskar Werner dans ses films. Alors qu’il est le plus jeune acteur embauché à 18 ans au Burgtheater de Vienne en 1940, il est enrôlé de force dans la Wehmacht. Pacifiste et anti-nazi, il se blesse à cheval intentionnellement pour éviter de partir au front en Russie. Il est alors assigné à des corvées de patates et de netoyage de latrines durant trois ans.
Il épouse en secret l’actrice juive Elisabeth Kallina avec qui il aura une fille, Eléonore. Durant les bombardements de 1944 à Vienne, il est lui-même enseveli sous les décombres durant trois jours.
Oskar Werner fait ses débuts au cinéma dans des petites productions allemandes, avant de tourner dans son premier film en anglais en 1951, Decision before dawn (Anatole Litvak), dans lequel il tient le rôle d’un prisonnier de guerre allemand. Le film est produit par la Fox, qui s’était engagée à faire de Werner une nouvelle star hollywoodienne. Mais la major ne tient pas ses engagements, et Werner se tourne à nouveau vers le théâtre, décidé à n’apparaître que dans des films marquants à ses yeux.
En 1955, il tient le rôle titre dans Mozart (Karl Hartl), puis interprète pour Max Ophuls un jeune étudiant dans Lola Montès. Acteur à l’apparence rêveuse et au physique romantique, Oscar Werner connaît la célébrité grâce à son rôle de Jules dans Jules et Jim (François Truffaut, 1961). Il joue ensuite dans La Nef des fous (Stanley Kramer, 1964), et son interprétation du docteur Schumann lui vaut une nomination à l’Oscar, une aux Golden Globes et il est récompensé par le New York Film Critics Circle Award.
En 1965, Martin Ritt le dirige dans L’Espion qui venait du froid aux côtés de Richard Burton et, l’année suivante, il retrouve Truffaut pour le rôle de Montag, le pompier pyromane et rebelle de Fahrenheit 451 d’après le roman de Bradbury. Le tournage est pénible pour les deux hommes qui se quittent fâchés. Il donne la réplique à Laurence Olivier et Anthony Quinn dans Les Souliers de Saint-Pierre (Michael Anderson, 1968), avant de se tourner cette fois définitivement vers le théâtre.
Durant les années 70-80, sa carrière est sur le déclin, et il effectue une ultime apparition à l’écran : il figure aux côtés d’acteurs prestigieux tels que Faye Dunaway, Max von Sydow ou encore Orson Welles dans Le Voyage des damnés de Stuart Rosenberg e
Retour sur la scène du Burgtheater : il fait de nombreuses apparitions à la Burg-Akademietheaters et, dans le Ronacher, Redoutensaal de la Hofburg, et aux festivals de Salzbourg. Il apparaît aussi au Raimundtheater et au théâtre de Josefstadt. Au total, il est apparu dans 30 rôles. L’apprentissage de son art lui fait interpréter souvent des rôles de vieillards et d’autres personnages.
Il expliquera plus tard : « C’est le moyen d’apprendre votre métier ». Oskar Werner poursuit une très riche carrière théâtrale. Il interprète notamment Goethe, Schiller, Molière, Calderon ou Anouilh, avant de devenir producteur et metteur en scène. Les dernières années de la vie d’Oskar Werner sont ternies par un alcoolisme marqué.
La sensibilité à vif de l’acteur et son besoin de boire l’amènent à rompre avec nombre de personnalités du théâtre viennois et à se fâcher avec des théâtres et des réalisateurs autrichiens et étrangers. Son second mariage, comme le premier, s’achève sur un divorce1. Le 22 octobre 1984, Werner annule une lecture publique à l’Hôtel Europäischer Hof à Marbourg en Allemagne parce qu’il se sent malade. Le lendemain matin, on le retrouve mort d’une crise cardiaque. La veille, le 21 octobre, François Truffaut s’était éteint à Neuilly-sur-Seine. Il est enterré au Liechtenstein, son pays d’adoption.
Source Wikipedia et Ciné-Ressources.
Filmographie
en tant que : Réalisateur
1958 | Ein gewisser Judas [TV] | Oskar Werner |
en tant que : Interprète
1938 | Geld fällt vom Himmel | Heinz Helbig |
1938 | Hotel Sacher [Hôtel Sacher] |
Erich Engel |
1939 | Leinen aus Irland Les Rapaces |
Heinz Helbig |
1947 | Engel mit der Posaune (Der) L’Ange à la trompette |
Karl Hartl |
1949 | Angel with the Trumpet (The) | Anthony Bushell |
1949 | Eroica | Walter Kolm-Veltée |
1950 | Decision Before Dawn Le Traître |
Anatole Litvak |
1950 | Ein Lächeln im Sturm | René Chanas |
1950 | Gestohlene Jahr (Das) | Wilfried Frass |
1950 | Ruf aus dem Äther | Georg C. Klaren |
1951 | Wonder kid = Entführung ins Glück (The) | Karl Hartl |
1954 | Letzte Akt (Der) La Fin d’Hitler |
Georg Wilhelm Pabst |
1955 | Lola Montès | Max Ophuls |
1955 | Mozart = Reich mir die Hand mein Leben | Karl Hartl |
1955 | Spionage | Franz Antel |
1961 | Jules et Jim | François Truffaut |
1964 | Ship of Fools La Nef des fous |
Stanley Kramer |
1965 | Spy Who Came in from the Cold (The) L’Espion qui venait du froid |
Martin Ritt |
1966 | Fahrenheit 451 | François Truffaut |
1967 | Interlude | Kevin Billington |
1968 | Shoes of the Fisherman (The) Les Souliers de Saint-Pierre |
Michael Anderson |
1975 | Voyage of the Damned Le Voyage des damnés |
Stuart Rosenberg |