La renaissance de Max

Quelle histoire que la vie de Max Linder ! Et derrière ce personnage de Max, roi de la comédie du cinéma muet qui inspira Charlie Chaplin, il y a beaucoup de montagnes russes émotionnelles.  

Max Linder, de son vrai nom, Gabriel-Maximilien Leuvielle, est né en 1883, dans un petit patelin en Gironde. Il trouve son nom de scène devant une enseigne de boutique de chaussures et après des études d’art dramatique et quelques expériences de théâtre peu concluantes, il tente sa chance à Paris, rencontre Charles Pathé et s’essaie au cinéma.  

Inventant le personnage de “Max”, ce charmant cabot au costume élégant et chapeau haut de forme, il explore toutes les facettes comiques et loufoques de son personnage et ne tarde pas à connaître un succès international. Il écrit et tourne lui-même pas moins de 500 films dont seule une centaine est à ce jour conservée. 

Mais Max Linder, c’est aussi une vie tragique, une lumière injustement éteinte par le monde impitoyable du cinéma muet, de l’effervescence hollywoodienne. Et d’une santé bien trop tôt déclinante (il est gazé lors de la Première Guerre mondiale). Son mariage avec une mineure finira par un double suicide. A l’âge seulement de 41 ans. C’est sa fille Maud, qui n’aura de cesse toute sa vie de lui rendre son incroyable visibilité d’antan. 

Stéphane Olivié-Bisson qui signe l’écriture et la mise en scène redonne vie à cet artiste hors-norme, rendant hommage à sa force poétique, sa constante inventivité mais aussi ses fêlures et une certaine folie qui s’empare de lui à la fin de sa vie. 

Jérémy Lopez est ici tout simplement bouleversant. Investi chaque seconde sur le plateau, il se met à nu, voire en danger, au service de ce personnage si désespéré et touchant derrière ce célèbre masque d’éternel facétieux. Il est accompagné par un jeu de lumières puissant et subtil signé Bertrand Couderc, un habitué des plateaux du Français. 

AU  THEATRE DU ROND-POINT JUSQU’AU 9 OCTOBRE 

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