Molières 2016 : direction les coulisses !
Promis, je ne vais pas vous chroniquer la cérémonie de long en large et en travers (elle a duré plus de trois heures) ! D’autant que je n’étais pas dans la belle salle des Folies Bergère mais dans la salle de presse improvisée à l’étage…
Rappelons peut-être d’abord le contexte de ces retrouvailles annuelles de la « grande famille du théâtre français ». Pour les journalistes et photographes, les portes du théâtre étaient ouvertes dès 18h45. La cérémonie devant débuter vers 20h puis retransmise avec un léger différé à 22h30 sur France 2.
Dans la rue des Folies Bergère, c’était assez ubuesque sur le coup de 19h15. Les portes du théâtre n’étaient toujours pas ouvertes et une queue immense s’était formée pour entrer dans le théâtre. On pouvait y croiser un bon nombre de personnalités du théâtre et du cinéma français (tiens, donc ! quel hasard !), impatients d’entrer. Ces derniers n’étaient pas arrivés en limousines comme d’autres congénères, entourés de militaires, face à une barrière d’intermittents très active mais peu écoutée.
Enfin, les portes s’ouvrent. C’est la cohue ! J’avais rendez-vous avec Olivier Saladin (nommé au Molière du Meilleur Seul en Scène pour Ancien Malade des Hôpitaux de Paris au Théâtre de l’Atelier) et Julien Dereims (nommé au Molière de la Révélation masculine pour Libres sont les Papillons joué au Rive Gauche). Peine perdue, trop de monde !
Les journalistes et blogueurs privilégiés se retrouvaient à l’étage dans une salle de presse improvisée où l’on pouvait suivre la cérémonie… sur grand écran ! Ici, j’envoie peut-être un peu moins de rêve… Mais sachez que la vue était imprenable sur la foule qui s’agglutinait dans le hall du Théâtre, abritant également l’espace photocall où les photographes étaient déjà à l’œuvre. Il fallait en effet photographier la plupart des arrivants puis les gagnants des Molières 2016 ! Épuisant.
De mon côté, j’eus l’immense chance de croiser Michel Bouquet. A cet instant précis, la honte s’abattit sur moi car je me vis demander comme une pauvre fan misérable (que je suis parfois !) une photo souvenir de notre rencontre. J’avais alors quitté ma casquette de digne journaliste pour l’occasion. Mais on m’a rassuré par la suite, c’est très humain. De son sourire éternellement bienveillant, Michel Bouquet acquiesça. Il venait aux Molières, non seulement en raison d’une énième nomination, mais aussi pour remettre un Molière d’honneur à son collègue et ami Fabrice Luchini. Ce dernier, sur scène n’hésita pas à lui remettre le Molière à son tour, gêné que la situation ne fût inversée !
Une fois tout ce beau monde installé confortablement dans la salle des Folies Bergère, la cérémonie pouvait commencer. Alex Lutz entreprit cette délicate mission d’animer la soirée et déjà les critiques pleuvaient en salle de presse. « Beaucoup trop long, déjà vingt minutes passées et toujours pas un Molière ! », clamait un journaliste, une coupe de champagne à la main. Contrairement aux invités de la grande salle, nous avions moins chaud et pouvions profiter de boissons et délicieux petits fours. Je crois que beaucoup d’invités de la cérémonie auraient tout donné pour être à notre place.
Olivier Saladin et Julien Dereims n’ayant pas obtenu les statuettes convoitées, je ne pouvais proprement faire mon travail de reporter. Aussi j’observais mes collègues journalistes à l’œuvre. Il fallait pour cela descendre dans le hall, se glisser parmi les photographes pour obtenir des photos souvent surexposées à cause du crépitement non-stop des flashs puis tendre son micro aux gagnants. Tous se prêtèrent docilement au jeu des interviews improvisés. La joie rayonnait sur leurs visages. Ils étaient sur un petit nuage…
Pourtant, les conditions de leur discours de remerciements dans la salle n’étaient guère les meilleures. Un certain « Monsieur Touchi-Toucha » (sorte de caricature de videur de boite de nuit black) venait les interrompre dans leur discours emplis d’émotion, en les touchant parfois de façon très agressive. Un manque de respect total pour les artistes de théâtre à qui l’on donne déjà bien trop peu la parole dans les médias et dont on décide (double peine !) de programmer la cérémonie aussi tardivement…
Une cohue folle (encore !) de journalistes et photographes eut lieu autour de Fabrice Luchini (très à l’aise avec les médias, il revenait de Cannes fort aguerri, disait-il), son Molière à la main, tandis que Michel Bouquet s’éclipsait discrètement…
Mais bientôt (enfin, façon de parler) la cérémonie prit fin. Les paillettes s’évaporèrent et le théâtre retrouva son calme nocturne…
Pour (re)découvrir le palmarès 2016: Site de l’Académie des Molières