A quelques heures à peine de la représentation du soir, la rencontre a lieu dans le café en face du Théâtre Rive Gauche où se donne actuellement le spectacle musical Barbara et l’homme en habit rouge. C’est un moment privilégié, chaleureux et émouvant que nous font partager Roland Romanelli et Rebecca Maï, à l’origine de ce bel hommage rendu à la chanteuse et auteure Barbara.

Roland Romanelli n’avait pas prévu de participer à la rencontre mais il rejoint le petit groupe de blogueurs privilégiés que nous formons avec une bonne humeur toute contagieuse. Il a une vingtaine d’années à peine quand il reçoit le coup de fil de Barbara, à la recherche d’un nouvel accordéoniste pour sa prochaine tournée. Quand il évoque Barbara dont il fut également le compagnon, l’émotion ne tarde pas à le gagner. « Barbara, c’est vingt ans de ma vie. Je lui dois tout. »

Cet hommage sur scène à Barbara existait déjà depuis quelques années mais en accueillant Roland Romanelli et Rebecca Maï en son théâtre, Eric-Emmanuel Schmitt lui donne un souffle nouveau. « Il m’a dit d’aller au bout de mon histoire, sans aucune demie teinte », précise le musicien, qui avoue également que jouer la comédie sur scène n’est pas vraiment son truc, bien qu’il y prenne chaque soir un peu plus de plaisir. « Je n’ai pas vraiment la mémoire des mots, j’ai surtout celle d’un musicien. Je suivais donc les instructions artistiques d’Eric-Emmanuel Schmitt comme un toutou. Il avait pris mes mots et façonné un texte sur-mesure, en respect total avec l’artiste Barbara. »

Entre les lignes de ce discours passionné mais pudique, on comprend qu’il n‘a pas été simple de parler de Barbara, de sa vie privée, sans risquer de la trahir. L’ajout des extraits audio de Barbara dans le spectacle participe de ce souci de vérité : « J’avais peur qu’on me prenne pour un menteur. En quelque sorte la voix de Barbara vient valider mon propos. »

Barbara, toujours bien présente

Face à lui, sur scène, il y a Rebecca Maï, sa compagne d’aujourd’hui qui interprète Barbara, sa compagne d’hier. Danseuse classique puis comédienne et interprète d’un répertoire très large de chansons françaises, Rebecca est une amoureuse depuis longtemps de l’écriture de Barbara. « C’était comme si nous avions ressenti les mêmes choses, avec cette même tonalité. Mais je ne me sentais pas de monter toute seule ce spectacle consacré à Barbara. J’ai eu envie de connaître Roland Romanelli. »

C’était il y a dix ans. A la sortie d’un spectacle auquel participait Roland Romanelli, Rebecca Maï va à la rencontre de ce dernier, son projet de spectacle en tête. Celui-ci accepte de l’écouter chanter à la condition qu’il l’accompagne au piano et qu’elle prépare trois chansons. Et en quelques secondes seulement, Romanelli, au piano, sait qu’il a en face de lui la future interprète de ce spectacle dont il rêvait, lui aussi, de son côté, depuis si longtemps.

Rebecca Maï souligne la grande exigence de musicien de Romanelli : « C’est un spectacle qui chaque soir se joue au fil du rasoir ». Entre les moments de comédie, de chants, de déplacements et d’accompagnements musicaux, ce spectacle nécessite une technique très précise. Ainsi chaque soir, deux heures avant la représentation, tous deux, accompagnés de leur violoncelliste Jean-Philippe Audin (« On est trois mais sur scène on ne fait qu’un », précise malicieusement Rebecca) s’échauffent (voix, piano, instruments). Au lieu de l’impressionner, Barbara inspire Rebecca qui l’apprécie depuis si longtemps. « Elle est un peu comme un membre à part entière de notre famille, toujours là, avec nous. Elle fait partie des murs », s’amuse Rebecca Maï.

Son âme, tel l’Aigle noir qu’elle a tant chanté, plane en ce moment tous les soirs du côté du Théâtre Rive Gauche. Ne la manquez surtout pas…

Du mardi au samedi à 19h
Matinée le samedi à 15h 

PROLONGATION JUSQU’AU 29 MAI 2016 !