Dans la salle du Vieux-Colombier lundi dernier, l’administrateur de la Comédie Française, Eric Ruf, a annoncé en détails le programme de cette année qu’il a lui-même concoctée. Des pièces et des metteurs en scènes ambitieux ont été cités, de quoi calmer l’attente très importante suscitée à l’annonce de la nomination d’Eric Ruf à l’administration du Français, il y a presque un an déjà.

En guise d’introduction, Eric Ruf a présenté la nouvelle charte graphique de sa maison, confiée à l’agence « c-album » : le logo rouge et blanc, en forme de « cœur de cible » qui illustre la couverture du programme de la nouvelle saison, dont la taille, plus réduite, ressemble à celle d’un livre plus commode à emporter avec soi ; le trombinoscope mis à jour de la troupe, plus pictural et plus humain aussi.

En cœur de cible, justement, il y a ce public du Français qui réunit toutes les générations. Ce qui n’exclut pas l’exigence, bien au contraire. Salle Richelieu, on salive déjà car l’an prochain est prévu « l’outing théâtral » d’Arnaud Desplechin qui mettra en scène Père de Strindberg. Autre temps fort, côté création, dans la prestigieuse salle du Français : Roméo et Juliette (mise en scène et scénographie d’Eric Ruf lui-même), La Mer d’Edward Bond (mise en scène signée d’Alain Françon), « un joli pari scénographique », selon Ruf et Britannicus dont la mise en scène a été confiée à Stéphane Braunschweig. Salle Richelieu, toujours, de nombreuses reprises sont annoncées.

Une programmation ambitieuse et foisonnante

A propos des metteurs en scène choisis pour cette nouvelle saison, Eric Ruf a souligné le rôle important de pédagogues, de transmetteurs de savoir comme Alain Françon et Anatoli Vassiliev.

Au Vieux-Colombier, le comédien Christian Hecq concoctera un 20 000 lieues sous les mers fort réjouissant car ce sera le moyen pour ce dernier de mettre en pratique sa passion : celle de la marionnette. Parmi les autres créations prévues au Vieux-Colombier : Les Rustres de Goldoni (mise en scène de Jean-Louis Benoît), La Musica deuxième de Duras (mise en scène d’Anatoli Vassiliev)…

La salle du Studio-Théâtre servira à nouveau cette année (il était pourtant question de la fermer), abritant créations et reprises. Parmi celles-ci la pièce inspirée de la chanson de Dylan Comme une pierre qui… d’après Greil Marcus, dans une mise en scène de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux ; la reprise du Loup avec Michel Vuillermoz (que l’on retrouvera également en Cyrano), mise en scène de Véronique Vella.

La Comédie Française, cette « Ruche bourdonnante », a rappelé Eric Ruf, sert aussi d’école pour des apprentis-comédiens et l’année prochaine pour 3 autres métiers : (scénographie, costumes et dramaturgie). C’est aussi le lieu de rendez-vous « particuliers » : « le grenier des acteurs », « les lectures vagabondes », « les journées particulières », les traditionnelles « écoles d’acteurs », etc.

« Le spectacle est notre dessein commun, la part offerte de la ruche bourdonnante qu’est notre Maison, de sa Troupe et des dizaines de métiers qui chaque jour déploient leurs savoir-faire pour que le rideau se lève, pour cette petite part d’humanité. », de conclure Eric Ruf.